mardi 6 décembre 2011

La justice, quelle justice ?

Voici le récit de la matinée de Patrice Lemoine envoyé au comité de soutien :

J'ai compris pourquoi ce matin on a envie parfois de se tirer une balle (je ne pouvais pas le faire ce matin car hélas les fusils de chasses de mon grand père sont en Bretagne)


Comprendre et être compris : qui est capable de faire un bon 1000 feuilles et déjà de savoir sa composition exacte....

Je me suis retrouvé ce matin devant un tribunal où je ne devais pas être car n'ayant pas le décodeur ou des dons de voyance pour comprendre que le JEX se situe au tribunal de grande instance escalier F 2ème étage - cela aurait été facile pour moi avec cette information d'être à 8h40 à celui-ci - ...

Car j'étais bien à un tribunal mais pas le bon. Celui du commerce qui se situe juste en face. Et malgré un texto à 9h15 disant où je me situais, faire le tour du tribunal de haut en bas, escalier C, ascenseur, lire les convocations, demander au greffier je tournais en rond... et faisant les 400 pas je réitère ma démarche de prendre contact avec la personne qui me représente. Elle me dit que c'est au tribunal de grande instance !!!!!

Moi pas comprendre tout a fait où il se situe sur le coup, demande à un avocat me disant c'est en face à 50m pour les avocats mais pour le public c'est 100 m plus Loin et avec 25 min d'attente..

Je rentre et ne sachant toujours pas où je devais allez, demande du secours à un avocat qui se trouvais là, il m'indique la direction opposé et je me retrouve à refaire les 400 pas dans ce tribunal tellement fonctionnel qu'il y a 20 min d'attente à un accueil pour vous dire "je sais pas, peut-être escalier S 2ème étage"

Je monte ce fameux escalier S avec un doute car voyant "affaire familiale"..., arrivant au 2ème une avocate me dit "ici on ne traite que les divorces". Redescendant les escaliers (J'ai dû monter et redescendre 3 fois la butte Montmartre ce matin...)

Arrivant en bas de l'escalier une avocate me dit "je pense que c'est l'escalier F le JEX" elle me dit "je vais vous y conduire" traçant dans les couloirs du palais tournant à gauche tournant à droite passant des doubles portes arrivant au pied du fameux escalier "F", l'indication "F" vitrifiée sur un panneau derrière une porte (ah l'information d'orientation du palais se trouve bien dans les recoins du palais!), je monte 4 à 4 les escaliers jusqu’a ce fameux étage du Jex

Cherchant l'accueil, je me trouve nez à nez avec la personne qui me représente qui m'accueille d'un ton ferme (limite pour moi avec 1h30 de sport dans les coulisses des palais de justice de Paris) ...

Elle me dit "c'est trop tard votre affaire est passée, j'étais au téléphone avec votre comité de soutien....Vous avez 1 mois pour reprendre vos affaire...."

La suite je ne préfère pas m'exprimer dessus... Je voulais simplement dire que les palais de justice de la république sont des labyrinthes que seuls les initiées maitrisent .......

J'en conclurais avec cette petite suggestion : des bornes d'orientations serraient les bienvenues, en tapant par exemple le nom de la personne que l'on représente et la direction, on pourrait savoir où allez sans se promener pendant 1h30.

Voilà je reviens à mon 1000 feuilles

Je mets au défit un amateur non initié de faire un bon 1000 feuilles dont voilà la progression.

Faire une détremper 1kgr Ajouter le beurre Reposer 40 min Faire 2 tours simple
Reposer 30 min Faire 2tours simple Reposer 30 min Faire 1 tour simple
Puis étaler sur plaque de 60*40 en 4ml Reposer 30 min
Mettre au four (suivant recette mets papilles secret de cuisson) Après cuisson
Débarrasser sur grille puis Détailler 3 bandes
Puis garnir avec la crème (recette Mets Papilles bien sur) dresser en 4.5
Voilà ce n’était pas compliqué de faire le 2ème 1000 feuilles de Paris en 2010

Car ce jour veut dire que ce 1000 feuilles meurt

Chaque recette est unique et chaque coup de main reste la pâte de l’artiste qui l’exerce.

Merci…………

dimanche 4 décembre 2011

LA PRESSE EN PARLE : ARTICLE DU PARISIEN DU 29 NOVEMBRE

Depuis le 24 octobre, les journées et les nuits de Patrice Lemoine se passent dans une camionnette aux fenêtres obturées, recouvertes de tracts. Emmitouflé dans son blouson, mine fatiguée et casquette enfoncée sur le front, l’ancien boulanger-traiteur de la rue Henry-Monnier (IXe) a entamé une grève de la faim depuis son expulsion par voie d’huissier le mois dernier.
Crédits (LP/C.B.)

Désormais, c’est là, devant Mets et Papilles, son ex-commerce, que l’homme s’est installé. Une adresse qui abrite également, à l’étage, la SCI propriétaire des murs à laquelle il doit les arriérés de loyer qui lui valent son éviction. Derrière l’artisan, le quartier s’est, lui, mobilisé comme un seul homme, avec une pétition revêtue de 400 signatures et un comité de soutien tout aussi conséquent. Les riverains et anciens clients de Patrice Lemoine ont même proposé de constituer une cagnotte qui permettrait au boulanger de régler une partie de ses dettes. Mais la SCI reste inflexible.

« J’avoue ne pas avoir été bon gestionnaire, plaide-t-il. Les factures se sont accumulées et les créanciers refusant d’attendre, je me suis retrouvé dans une situation inextricable. » Venu de sa Bretagne natale dans le IXe arrondissement pour « l’esprit village qui règne » dans le quartier, entre la place Pigalle et la rue des Martyrs, Patrice Lemoine lançait, avec Mets et Papilles sa première affaire, il y a trois ans et demi. « J’ai fait des travaux pour rendre l’endroit agréable, proposé des plats traiteurs, des menus à des prix abordables et un salon de thé, une cave à vin, entouré d’un boulanger, d’une pâtissière et de deux apprentis. J’ai énormément investi… Et énormément galéré aussi. A mesure que les créances de mes fournisseurs s’accumulaient, je n’ai plus pu payer mon loyer de 2000 € à la SCI. Je dois 7000 €. Et j’ai fini à la porte. »

Au fil du blog de quartier qui lui est consacré, ses anciens clients s’émeuvent : « Nous refusons de le voir partir »; « Nous ne laisserons pas faire ce scandale indigne »; « Il a travaillé, travaillé plus, travaillé encore plus, ouvrant jusqu’à point d’heure, faisant des produits de qualité, mais il n’a pas pu échapper au tsunami des intérêts financiers. » Des dizaines de commentaires, tous élogieux…

Et pourtant, le bail de Patrice Lemoine a été résilié le 29 avril. « La seule solution, désormais, pour qu’il puisse retrouver son commerce, serait qu’un nouveau bail soit signé par la SCI avec Mets et Papilles, souligne l’avocate des propriétaires. Mais rien ne dit qu’ils soient d’accord… Patrice Lemoine avait de gros problèmes de , mais en plus, il n’a exercé aucune voie de recours pour empêcher cette résiliation de bail. C’est incompréhensible… »

Le boulanger de la rue Henry-Monnier, lui, compte bien vaincre l’adversité et retrouver sa boutique. « Je reste dans ma camionnette, martèle-t-il. C’est la seule solution pour maintenir la pression… »

Le Parisien